mardi 21 septembre 2010

Tom Ford n'est vraiment pas un it boy !

Bon,  je préfère prévenir, je décline toute responsabilité quant aux suites de ce post. Parce que je vais vous parler d'un parfum que j'aime énormément, que j'ai acheté cet hiver... et qui n'existe déjà plus !!!

La faute à qui ? à Tommy ! Qu'est pas un it boy du tout du tout. C'est pas sympa de lancer des parfums pour les retirer de la vente un an plus tard ! Je vous livre tout de même  mon article.




Velvet Gardenia 
Tom Ford
Collection Private Blend

"L'over-parfum"


Avant de s'essayer au cinéma (A Single Man) avec le plus que séduisant et dandyesque Colin Firth (que nous, les filles, on aime plus en courtisan austénien qu'en version gay 50's), Tom Ford aimait à être pris pour le nouveau libertin décandent des 90's, mi Don-Juan, mi éphèbe au poitrail parfaitement imberbe, doré, lustré.

Après avoir tenté une incursion dans la création de lunettes de soleil, Tommy - qui avait déjà mis son nez à contribution pour la (fâcheuse) réinterprétation de l'éternel et sublime "Youth Dew" d'Estée Lauder, avec sa version "Youth Dew Amber Nude" (disparu des rayons en deux temps trois mouvements), a décidé de lancer en 2009 sa propre collection de parfums, baptisée "Private Blend", qui compte désormais près d'une vingtaine de créations concoctées par différents nez.

Et parmi ces merveilles, car elles sont toutes quasiment, qu'on les aime ou pas, d'une très belle facture et composées d'excellentes matières premières, se dégage à mon nez le sulfureux, très sulfureux "Velvet Gardenia".

Comment dire ? Sulfureux, oui à l'image des publicités fordiennes, comme des hommages à Guy Bourdin. Cash, claquant, over-sexy. Mais "Velvet Gardenia" va plus loin. "Dans la luxure, alors ?" serez-vous tenté d'avancer ? Oui, presque là. Tout au bord, du moins. Dans cette création overdosée de gardenia, si surdosée qu'elle pourrait en être tout à fait incommodante, vient s'ajouter une note - assez dérangeante au demeurant et particulièrement repoussante pour les nez délicats d'Outre-Manche, peu rompus aux odeurs trop fortes - qu'on qualifie de "champignonière" dans le jargon des parfumeurs : une note de terre mouillée, végétale mais non verte, un humus, sublimée par la cire d'abeille elle aussi en abondance, qui donne au tout une étrange patine, comme si la peau avait absorbé le parfum durant des jours pour n'en restituer qu'une odeur de chair plus très propre, une chair fatiguée au petit matin et qui voudrait conserver encore un peu de cette odeur de l'amour avant de passer sous la douche.

"Velvet Gardenia" serait-il donc sale ? Non point au sens où il faudrait le savonner. Mais il a bien, oui, cette facette très "dirty" et ne se prive pas pour la revendiquer. "Velvet Gardenia" c'est finalement peu de velours, ou alors le velours de la peau : son velouté. Ou bien la lourdeur de l'étoffe fait-elle ici référence ? Ou encore son tombé parfait ? Car avant de s'auto-proclamer parfumeur, n'oublions pas que Tom Ford a d'abord tâté de l'étoffe (peut-être a-t-il tiré cette notion de "shocking" de par son passage chez Yves Saint-Laurent ?). Plus que d'étoffe, j'y vois un parfum en osmose avec la peau, à porter - et sublimer - aux soirs chauds et points de pulsion, lorsque la peau se fait moite et que la chaleur amplifie l'effluve de la fleur blanche.

De tous les "Private Blend" "Velvet Gardenia" est sûrement la création la plus sensuelle mais aussi la plus déroutante olfactivement parlant, tant les matières utilisées sont peu communes et dérangeantes.

Le jus est joliment présenté dans un gros flacon de verre fumé surmonté d'un cabochon au poids conséquent, flanqué d'une étiquette de métal doré et présenté en coffret (pour le 250 ml).

Son prix ? Extravagant, oui. Mais pouvait-il en être autrement ?

Le reste de la collection "Private Blend" est en vente exclusivement, à Paris, sur les stands Tom Ford du Bon Marché et des Galeries Lafayette (flacon 250 ml d'eau de parfum - 440 euros, et vapo 50 ml d'eau de parfum - 160 euros).

Pam Baileys

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